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Ce deuxième article sur le BIM, aborde un sujet d’actualité qui est l’utilisation de la technologie du cloud dans la gestion du cycle de vie d’un projet réalisé en mode BIM.
Une collaboration, en temps réel
Dans le secteur du BTP, il a toujours été difficile d’appliquer une collaboration performante et infaillible lors des échanges ou le partage de données entre les différents acteurs d’un projet AEC (architecture, ingénierie/engineering et construction) vu la complexité des projets et leur grand nombre d’intervenants.
C’est là qu’intervient un acronyme qui fait du bruit, « le BIM » : un nouveau processus et une nouvelle idéologie combinant digitalisation et construction améliorant la livraison de projet marquée par un échange d’information efficace.
Le BIM consiste à collaborer en temps réel sur un projet quelque soit sa taille ou la localisation de ses collaborateurs. Il repose principalement sur l’idée du partage d’information en toute transparence dans un environnement commun connectant l’ensemble des équipes de différents métiers efficacement.
Les méthodes classiques d’aujourd’hui et d’hier (courriers électroniques, messagerie instantanée etc…) s’avèrent être des solutions peu convaincantes et plus dans l’ère du temps, surtout en observant d’ autres secteurs, qui eux ont introduit le numérique dans leurs métiers depuis longtemps, tels que : l’agriculture, l’automobile et l’aéronautique ; et les résultats sont bien là !
Nous allons alors aborder le sujet de la méthodologie BIM (collaboration, modélisation et management) sur le Cloud afin d’évaluer les avantages que les nuages nous offrent dans la mesure de l’organisation dans le cadre d’un projet BIM et de rattraper le retard.
Les nuages (le Cloud), c’est quoi ?
Le Cloud est un modèle où on peut consommer des données qui sont accessibles à partir d’un PC de bureau, un PC portable, une tablette ou un smartphone grâce à un réseau, dit internet, à tout moment et depuis n’importe quel coin du globe (sous condition d’être connecté). Ainsi, le Cloud se divise en 3 fonctions principales :
- Le stockage
- L’accès
- La puissance de calcul ou bien le Computing
Des nuages de différentes couleurs
Il existe plusieurs formes de Cloud :
L’IaaS « Infrastructure-as-a-Service »
Ce service offre tout ce qui est ressources et matériels, comme des serveurs, des capacités de stockage et des réseaux, dans des salles informatiques distantes. Cette infrastructure et toutes les tâches techniques reliées sont gérées par le fournisseur Cloud. L’utilisateur, s’occupe donc des applications, des datas et des « middlewares ». Les fournisseurs Cloud les plus connus : Amazon, avec leur service EC2 d’Amazon Web Service AWS, Digital Ocean, Go Grid etc…
Le PaaS « Platform-as-a-Service »
C’est l’environnement de développement ; En addition à ce que l’IaaS nous offre, le PaaS fournit des composants logiciels intégrés comme des middlewares et des socles d’exécutions. Dans ce modèle, l’utilisateur s’occupe donc du développement des applications et des data, toute autre ressource est gérée par le fournisseur. C’est donc le service le plus utilisé par les développeurs d’application. Quelques exemples des produits et des services PaaS : le service Elastic Beanstalk par Amazon, Google app engine, Windows Azure plateforme etc …
Le SaaS « Software-as-a-Service »
C’est un service qui met en place des applications prêtes à être exécutées par des clients. Ces applications ne se trouvent pas sur le poste du consommateur, mais elles sont hébergées par le prestataire Cloud. L’utilisateur ne loue donc que l’usage de l’application. Ce service excellent pour le travail collaboratif, est accessible via un navigateur web et il est géré entièrement par le fournisseur. La population cible est donc l’utilisateurs final. Les exemples les plus connus sont : Office 365, Salesforce, Google Apps etc …
Un BIM intégré dans les nuages ?
Le concept final du BIM est d’avoir une seule maquette numérique centralisée et partagée (BIM niveau 3). Le but est d’atteindre une intégration totale des informations sur des serveurs BIM ou sur des plateformes Cloud. La maquette numérique sera donc accessible et modifiable par tous les acteurs en temps réel.
Modélisation dans les nuages
La modélisation des maquettes 3D existe depuis les années soixante. Mais le BIM a changé la façon de modéliser les maquettes. Les maquettes BIM sont des modèles 3D basés sur la création des objets contenant des informations. C’est un processus orienté objet. Cependant, passer d’une modélisation classique à une modélisation orientée objet, comme dans Revit et Archicad, a augmenté la taille des fichiers. Aujourd’hui un fichier Revit est dix fois plus grand qu’un fichier Autocad. Cependant, à chaque fois que le fichier devient plus grand en taille, le processus de modélisation qui dépend de la mémoire locale (RAM) devient de plus en plus difficile. Cela a obligé les entreprises qui ont adopté le BIM à améliorer leurs infrastructures et à augmenter la puissance de calcul des serveurs locaux et des ordinateurs, ce qui a un prix conséquent.
Le Cloud fournit une puissance de calcul et de mémoire (RAM) théoriquement illimitée ; ce sont deux spécifications primordiales pour optimiser le processus de modélisation. Mais pour le moment, les logiciels de modélisation BIM basés complètement sur le Cloud ou sur des plateformes Web sont minimes. Des exemples comme tinkerCAD d’Autodesk ou solidworks xDesign de Dassault commencent à se déployer dans le marché, mais elles restent des plateformes pour faire des esquisses rapides et pas des maquettes BIM.
La collaboration BIM dans les nuages
Il devient de plus en plus impensable que la collaboration BIM se fasse en mode file-based (basé-fichier), sur des serveurs locaux. Cette méthode de travail est en contradiction avec les fondements du BIM, qui prône une « continuité digitale ». Le modèle Cloud-BIM, considéré comme la deuxième génération du BIM, offre des niveaux plus élevés de coordination, de collaboration et une plateforme de communication en temps réel plus efficace pour les membres des équipes d’un projet.
Rendu dans les nuages
Les rendus et les visualisations 3D deviennent de plus en plus fréquents, surtout dans le monde de la construction, notamment via les architectes qui présentent au client des rendus 3D du projet même avant de finaliser les plans architecturaux. Ceci a évolué beaucoup avec l’apparition de nouvelles technologies telles que les visites virtuelles, la réalité augmentée et même la réalité mixte. Ces technologies sont devenues de plus en plus adoptées dans le BIM et forment aujourd’hui un intérêt supplémentaire dans la compréhension et la visualisation du projet, et jouent même un rôle dans l’amélioration d’exécution des projets. Cependant, les rendus 3D prennent beaucoup de temps, de puissance de calculs, un budget énorme des machines etc… L’utilisation du Cloud pour faire les rendus 3D est caractérisé par plusieurs avantages, parmi lesquels : économie de temps et d’argent.
Conclusion
Personne ne peut ignorer aujourd’hui les avantages du Cloud, on l’utilise tous dans notre vie professionnelle et personnelle parfois sans le savoir ; comme sur Facebook, Netflix et autres… L’industrie de la construction commence maintenant à adopter le Cloud, surtout avec l’apparition du BIM. Cependant, le monde de l’AEC (architecture, ingénierie et construction), due à sa nature frileuse et fragmentée, est toujours en retard dans l’adoption totale de cette technologie par rapport des industries diverses. Mais nous allons y arriver, le Cloud-BIM sera la vraie bonne méthode pour explorer les attentes BIM.
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